Myanmar (la Birmanie), février 2019

Le Myanmar (le « r » final ne se prononce pas) ou Birmanie, est un grand pays de l’Asie du Sud-Est. Birmanie vient de l’anglais Burma, qui vient du nom du peuple Barma. En 1989, la junte militaire, dirigée par le général Ne Win, a changé “Burma” en “Myanmar” et rebaptisé une série de lieux comme Rangoon (désormais Yangon), Moulmein (Mawlamyine), Karen (Kayin) et Irrawaddy (Ayeyarwady), pour effacer toute trace de la colonisation anglaise. C’est devenu la terminologie officielle des Nation Unies. Dans la pratique, les deux noms coexistent.

https://www.courrierinternational.com/article/2012/03/28/birmanie-ou-myanmar

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/pays/MMR/fr.html

Regroupement d’Etats et/ou de peuples, dont certains réclament une autonomie, ou l’indépendance, faisant face à des vagues de rébellion ou des mouvements violents internes, ce pays doit aussi affronter les narco trafiquants ultra puissants. Si des élections ont eu lieu, l’armée est encore au pouvoir, et le pays connait une longue transition vers une possible démocratie.

Ce contexte fait que de nombreuses zones sont interdites aux touristes, pour d’autres on ne peut y accéder qu’en avion (pour ne pas franchir certains endroits par la route…) et sous condition. Les Birmans sont des gens accueillants, souriants, qui aspirent à vivre et commercer en paix.

Yangon (Rangoon)

L’ancienne capitale (depuis 2006 la capitale administrative est Naypyidaw) est la plus grande ville du pays. Les scooters et motos y sont interdits, ce qui entraine dès 15h de grandes congestions et des difficultés de circulation, malgré les larges rues et avenues.

On y trouve un quartier chinois, des bâtiments coloniaux, de grands ensembles religieux comme la pagode Sule, qui fait rond-point, ou la grande Shwedagon. On y trouve aussi quelques mosquées, et la seule synagogue du pays, ainsi que quelques temples hindous.

 

Bagan

Bagan fut la capitale de la Birmanie de 1057 à 1287. Le site est à 620 km et 8h de bus de Yangon. Il couvre 42 km², avec des temples, des pagodes et des stupas. Certains sont en ruines, d’autres encore en bon état et servent toujours de lieu de prière. Le site abrite aussi les ruines d’un palais impérial, peu lisibles (et une reconstitution, mais c’est une autre histoire…).

Afin de protéger les monuments, le gouvernement interdit depuis deux ans de monter sur les temples (qui ont pourtant un escalier, et un ou des toits terrasses, prévus pour donc…) pour assister au lever et coucher de soleil. Cela entraine une fermeture soit des bâtiments, soit des escaliers, par des grilles en fer. Et tous les matins et tous les soirs une course, une chasse au trésor, chasse au sites encore ouverts, avec comme conclusion que les rares sites ouverts sont surpeuplées (et donc dégradés plus vite). Voire que les touristes envahissent les stupas, absolument pas prévus pour. Le tout sous les yeux des gardiens, plus occupés à vérifier la validité du billet d’entrée sur le site (25 000 MMK, kyats, soit environ 15 euros pour 5 jours) que de sa préservation.

Toujours pour la préservation du site, il n’est plus possible de faire des photos dans certains temples (pour limiter les photos au flash)…

 

Le lac Inle

C’est le 2ème plus grand lac du pays. Autrefois profond de plusieurs centaines de mètres, il n’en fait plus que 3 à l’heure actuelle, pour cause de sédimentation.

Kalau-Inle

Pour moi, l’accès au lac commence par un trek de 3 jours et 62 km dans les montagnes autour, au départ de la ville de Kalau. Cette ville fut autrefois un refuge bienvenue pour les colons, à cause de sa fraicheur. Elle est en effet située en altitude, à environ 800m, comme le lac. Le trek permet d’aller à la rencontre des Pao, un peuple d’agriculteur dont les femmes portent des foulards aux couleurs vives dans les cheveux.

Dans cette région montagneuse, on trouve d’immenses forêts de pins. L’air embaume.

Février, c’est le 3ème mois d’hiver, le 3ème de la période sèche. C’est la période des récoltes, avant les 3 mois torrides de l’été.

Tout autour du lac…

Le lac est très touristique, mais c’est encore et toujours un lieu de vie. Toute la rive sud est occupée par des rizières. Des hommes y vont encore tous les jours pour pécher. Mais les techniques anciennes ne sont plus là que pour la photo des touristes…

On trouve autour du lac plusieurs villages. Chacun d’eux accueille, à tour de rôle, et pour un roulement de 5 jours, un marché, où se côtoient produits alimentaires et bibelots pour touristes. On y trouve aussi des ateliers de fabrication d’objets en argent, de tissage du lotus ou de fabrication de cherrots, les petits cigares asiatiques. Le lac est grignoté par les jardins flottants : des bandes de terres sont fixées au sol du lac par des perches, et ainsi cultivées.

Le lac est aussi connu pour le village d’In Dein, dont la pagode est entourée d’une forêt de stupas et de temples, certains en ruine, d’autre en bon état.

 

Mandalay

Il peut paraitre surprenant que je termine mon séjour par Mandalay, avant de rentrer sur Yangon. En effet, je retourne dans l’ouest après Inle, et quitte à visiter Mandalay, cette ville aurait pu être ma porte d’entrée dans le pays.

Mais en 12 jours sur place, il me fallait faire des choix, et jusqu’au bout j’ai hésité entre Mandalay et Hpa-An. Le Rocher d’Or étant en travaux, et la région de Hpa-An longue a atteindre, j’ai finalement en dernière minute fixé mon choix sur Mandalay…

Avec près d’1 million d’habitants, c’est la 2ème plus grande ville du pays. Elle en fut la capitale entre 1860 et 1885, sur ordre du roi Mindon.

Le palais royal occupe un carré de 1,6 km de côté, au nord de la ville. Occupé par les Japonais, bombardé par les Alliers en 1945, il a brulé. Une réplique a été reconstruite, mais la zone est occupée par l’armée en garnison et tout ne se visite pas. A proximité on trouve plusieurs ensembles de pagodes ou monastères. Parmi eux, la pagode Kuthudow, construite  par le roi Mindon Min sur le modèle de la pagode Shwezigon de Nyanung U (près de Bagan). Elle est entourée de 729 petits stûpas, dont chacun abrite une stèle portant une partie du Tipitaka, texte bouddhique. L’ensemble est connu sous le nom de Plus grand livre du monde.

Au sud ouest de la ville se trouvent 4 des anciennes villes impériales, dont Amarapura et son pont (le U Bein) sur le lac Taung Tha Man, ou encore Inwa (Awa) à laquelle on accède par bateau.

Il ne reste surtout que des efficaces religieux des ensembles royaux. A Inwa, on peut encore observer une tour de garde du palais, ainsi que des bassins, le reste a été détruit par des tremblements de terre.

Le noviciat

La religion dominante est le Bouddhisme, dit du petit véhicule. Il est appelé ainsi car il est plus difficile d’avoir une vie parfaite. La plupart des enfants birmans passent au moins 3 mois dans un monastère, avant l’adolescence (les 3 mois d’été, le plus souvent, qui sont des mois de vacances). Pour les familles qui en ont les moyens, c’est l’occasion d’immenses défilés dans les rues.  Il faut savoir que le novice doit apporter ses couvertures, ses vêtements monacaux, …

 

Devenus adultes, beaucoup de Birmans passeront à nouveau une année dans un monastère. Avant pour certains de se décider pour une vie entière consacrée à la religion. Les moines ont un réel pouvoir, et aucun problème avec l’argent…En effet les Birmans consacrent de 25 à 50% de leurs revenus en dons aux moines, et en l’achat de feuilles d’or pour recouvrir Bouddha.