Padoue

Padoue est située dans la plaine du Pô, à 40 kilomètres de Venise, sur la rivière Bacchiglione.

La ville est pittoresque, avec un réseau dense de rues à arcades s’ouvrant sur de grandes places et de nombreux ponts traversant les diverses branches du Bacchiglione qui entoure les anciens murs comme un fossé. Les berges de la rivière sont plus ou moins aménagées, et s’y promener est agréable.

 

Comme à mon habitude lors d’un voyage itinérant (je suis passée par Bologne, Ravenne et Vérone avant d’aller à Venise), j’ai voulu réserver en dernière minute. Oui mais… Vacances de Toussaint, pont de ladite Toussaint… il ne restait plus grand chose comme hébergement (en tout cas rien dans le centre) et surtout je me suis cassée les dents sur la Chapelle Scrovégni, surbookée, et sur l’Université, qui ne se visite qu’en visite guidée (et quasi toutes en italien, il n’y a au maximum qu’une visite en anglais par jour).

Padoue sert aussi de base aux personnes qui veulent visiter Venise sans prendre un hébergement dans la Sérénissime, souvent cher. Bon, ça c’était avant l’expérimentation des portiques à touristes…

 

 

Palazzo della Ragione

Le Palazzo della Ragione (Palais de la Raison) commencé en 1172 et achevé en 1219. Il fut remanié à la suite d’un incendie en 1420. Il est l’ancien siège de l’administration et des tribunaux de la ville.

Le palais de la Raison fut  surélevé en 1306 par Giovanni degli Eremitani qui lui donna sa couverture caractéristique en forme de toit en carène.

L’étage supérieur est occupé par « la plus grande salle suspendue au monde », le Salone (le Salon) : longueur 81 m, largeur 27 m, hauteur 27 m, englobant ainsi un volume intérieur de 40 000 m3 environ. Le plafond est une immense voûte de charpente apparente sans colonnes de soutien. Les fresques d’origine, attribuées à Giotto, ont été détruites par un incendie en 1420. Le Salone fut alors orné d’un ensemble de fresques réalisées de 1425 à 1440, qui forment un cycle grandiose sur le thème de l’astrologie, sur une étude de Pietro d’Abano.

Le palais sépare les deux grandes places aux Herbes et aux Fruits (piazza delle Erbe, piazza dei Frutti), où se rassemblent les commerçants de la région. Il  n’a pas oublié sa fonction d’antan, puisqu’il est physiquement relié, à l’est, à l’actuel hôtel de ville.

Le Palais Moroni, hôtel de ville

 

 

 

Le Palazzo Bo

Il est le siège historique de l’Université de Padoue.

 

 

Piazza Cavour

Faisant la liaison entre l’université, le Palais Moroni et le café Pédrochi se trouve la place Cavour.

Le Caffè Pedrocchi est connu pour avoir été le théâtre, en 1848, des émeutes estudiantines qui furent le point de départ de la révolte contre les Autrichiens.

Aménagé dans un édifice néoclassique du XIXe siècle on y trouve à l’intérieur, une grande salle, nommée Rosa qui occupe tout le rez-de-chaussée. Au premier étage, à l’initiative de l’architecte imaginatif et créatif, les huit salles sont décorées chacune dans un style différent (égyptien, roman, Cinquecento, étrusque, etc).

 

Prato della Valle

Prato della Valle (Pré de la Vallée), la plus grande place padouane et une des plus grandes d’Europe (XVIIIe siècle), occupe l’espace des anciennes arènes romaines. Si lorsque l’on visite le Colisée ou les arènes de Vérone on se sent tout petit, on comprend mieux tout l’espace qu’occupe un amphithéâtre romain quand on voit la taille de cette place. Elle est bordée de quelques beaux monuments et de la  basilique Sainte-Justine, dont la forme actuelle date du XVIIe siècle et que j’ai visité au pas de course, puisqu’un enterrement devait avoir lieu.

 

 

La cathédrale de Padoue

La basilique Saint-Antoine dédiée à saint Antoine de Padoue, nommée plus simplement Il Santo (le saint). Ses reliques sont conservées dans une chapelle richement ornée de marbre sculpté, œuvre de différents artistes dont Sansovino et Falconetto. La basilique fut commencée en 1230 et sa construction se poursuivit sur plusieurs siècles.

Sur la place devant la basilique Saint-Antoine se trouve une statue équestre dédiée au Gattamelata, condottiere des armées vénitiennes de 1437 à 1439 Erasmo da Narni, général vénitien (1438-1441), réalisée par Donatello.

 

Les Eremitani

Les Eremitani est une église augustine du XIIIe siècle qui contient les tombes de Jacopo (1324) et Urbertino (1345) da Carrara (de Carrare), seigneurs de Padoue et qui possède des fresques de Mantegna dans ses chapelles Saint-Jacques et Saint-Christophe.

Le Duomo

La Basilique Cathédrale Santa Maria Assunta  est la troisième cathédrale de la ville de Padoue bâtie sur le même emplacement. La première fut construite à la suite de l’édit de Constantin de 313, et détruite par le tremblement de terre .

Elle fut reconstruite en style roman avec un baptistère accolé, dont la visite vaut le détour, consacrés par Guido patriarche de Grado en 1291.

En 1551, le projet, probablement de Michel-Ange, pour la nouvelle cathédrale fut approuvé et la construction se prolongera jusqu’en 1754, laissant la façade inachevée.

 

Quartier de l’observatoire

La tour de La Specola, la partie la plus ancienne de l’observatoire, a été transformée en musée. Sa construction remonte au XVIIIème siècle. Juste en face se trouve l’Oratoire San Michele ou Oratoire de San Michele. L’intérieur est peint d’un cycle de fresques sur la vie de la Vierge Marie par Jacopo da Verona.

 

La Loggia et l’Odeo Cornaro

(visite guidée et en italien uniquement…)

La Loggia et l’Odeo Cornaro sont ce qui reste d’un plus grand complexe de bâtiments et de jardins,  témoignages de la Renaissance padouane commandités par Alvise Cornaro (Venise, 1480/84 – Padoue, 1566).  Spécialiste de l’hydraulique et entrepreneur agricole, Cornaro était un théoricien de l’architecture, promoteur des arts figuratifs et mécène.
La Loggia, datée de 1524, a été construite sur un projet de l’architecte véronais Giovanni Maria Falconetto, lié à Cornaro par l’amitié et un intérêt commun pour l’antiquité classique.
Spécialement conçue pour les représentations théâtrales elle est inspirée par les frons scenae de l’époque romaine, c’est-à-dire la scène du portique sur une base surélevée, marquée par des arcs composites et des piliers, ornés de frises et fermés par un fond représentatif.

La construction de l’ Odeo, lieu dédié à la musique et aux conversations savantes, remonte vraisemblablement à 1530 .
La voûte, dans le compartiment central de l’Odeo, présente de splendides décors agrottesques sur fond clair, premier exemple à Padoue de ce motif qui se répandit à Rome et à Mantoue dans la première moitié du XVIe siècle suite à la découverte de la Domus Aurea de Néron. Ces fresques ont été attribuées à Gualtiero Padovano.

Dans les salles attenantes s’ouvrent des paysages aérés attribués à Lambert Sustris, artiste originaire d’Amsterdam mais travaillant, à partir de la troisième décennie du XVIe siècle, à Rome, Venise et Padoue ; les stucs pourraient être l’œuvre des fils de Falconetto et surtout de Tiziano Minio, sculpteur actif à l’Odeo dans les années 1534 à 1537.