Ravenne

Passage à Ravenne depuis Bologne (c’est à moins d’une heure en train) lors de mon périple à travers le nord de l’Italie  (Vérone, Padoue et Venise).

 

La place du peuple….

 

La ville, fondée avant le Vème siècle avant Jésus-Christ, fut romaine dès 234 avant J.-C.. En 402 elle devint la capitale de l’Empire romain d’Occident. Lors de la conquête du royaume par les Ostrogoths elle devient leur capitale. Elle perd de son pouvoir et de son autonomie autour de l’an Mil. Elle est connue pour ses monuments de style byzantin qui possèdent un ensemble de mosaïques du haut Moyen Âge très bien conservées.

 

Baptistère des Ariens

C’est par lui que je commence ma visite en arrivant. Il est proche de la gare, et ouvre avant les monuments du billet combiné.

Le baptistère des Ariens fut édifié par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale au tournant des Ve et VIe siècles. Les Goths, comme d’autres peuples germaniques, avaient embrassé le christianisme sous la forme prêchée par Arius et considérée comme hérétique à la suite des premiers conciles œcuméniques. Le baptistère devait donc permettre aux Ariens de disposer de leur propre lieu, tout comme les autochtones auxquels était réservé le baptistère des Orthodoxes.Les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale l’ont libéré des bâtiments qui le jouxtaient, et le sol ayant été exhaussé au cours du temps il se trouve 3 mètres en dessous du sol actuel.

 

Chapelle archiépiscopale

Elle fait partie des 5 monuments du billet groupé, dont les 2 mausolées se visitent sur rendez-vous, pour une question de densité de fréquentation.

C’est un élément paléochrétien du palais épiscopal, transformé en musée. La chapelle est importante sur le plan du patrimoine, car elle est le seul oratoire paléo-chrétien privé qui subsiste aujourd’hui. On doit noter aussi le caractère explicitement anti-arien de sa décoration. C’était l’oratoire privé des évêques trinitaires  au début du VIe siècle. Bien qu’attribuée communément à saint Pierre Chrysologue, archevêque de Ravenne de 433 à 450, elle fut en réalité construite par l’archevêque Pierre II peu de temps après le début de son ministère.

 

Baptistère des Orthodoxes

Juste à côté de la chapelle archiépiscopale.

Le baptistère des Orthodoxes ou Baptistère de Néon est le plus ancien édifice de la ville ayant subsisté. Ce nom le distingue du baptistère des Ariens, construit par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale. Les deux édifices, dont la destination est identique, étaient propres aux deux communautés chrétiennes qui coexistaient alors à Ravenne.

Le baptistère fut construit par l’évêque Ursus à la fin du IVe ou au début du Ve siècle, comme bâtiment annexe d’une grande basilique, détruite en 1734. Il fut terminé par l’évêque Néon, vers la fin du Ve siècle : c’est de cette époque que date la décoration de mosaïques. Le pavement du bâtiment est à présent à 3 mètres au-dessous du niveau du sol, ce qui change l’aspect visible du monument.

 

La cathédrale

Juste à côté se trouve la Cathédrale Notre Seigneur Jésus-Christ Résurrection. Le bâtiment actuel est le résultat d’une intervention radicale au XVIIIe siècle, qui a permis la démolition de la basilique Ursiana datant du Moyen-Age et dont les mosaïques se trouvent au musée, et la construction d’un nouveau bâtiment baroque. La façade de l’église se trouve, comme pour l’édifice précédent, le long du cardo maximus de la ville romaine.

 

Mausolée de Galla Placidia

Le mausolée de Galla Placidia est un monument de style paléochrétien construit dans la première moitié du Ve siècle. Ses  mosaïques marquent le début de la transition entre l’art paléochrétien et l’art byzantin.

La construction du mausolée fut décidée par l’impératrice Galla Placidia vers 430. L’église Santa Croce à laquelle était accroché cet oratoire (dédié à Saint Laurent, ce qu’il était au départ) a aujourd’hui disparu, et le mausolée en est l’ultime trace. Quant à Galla Placidia, elle mourut à Rome, le et fut probablement ensevelie dans la rotonde Sainte-Pétronille attenante à la basilique Saint-Pierre de Rome où est enterrée la famille théodosienne. Cette confusion vient probablement du fait que se trouvent trois importants sarcophages dans le mausolée, longtemps considérés comme la tombe de Galla Placidia, mais en réalité introduits dans le lieu au XIVe siècle. 

 

Basilique Saint-Vital

Elle date du VIe siècle. C’est l’un des monuments les plus représentatifs de l’architecture et de l’art byzantins en Europe occidentale.

Sa construction est commencée par l’évêque Ecclesius en 526, et terminée en 547 par le vingt-septième évêque de Ravenne, Maximien, pendant la période de l’exarchat (période pendant laquelle ce territoire dépendait de l’empire romain d’Orient). L’édifice combine des éléments architecturaux romains (le dôme, la forme des portails, les tours) avec des éléments byzantins (l’abside polygonale, les chapiteaux, la construction en briquettes). L’église est d’une importance majeure pour apprécier l’art du VIe siècle et de la période justinienne, car elle est la seule à subsister de cette période, et à n’avoir pratiquement subi aucune transformation jusqu’à nos jours.

 

Basilique Sant’Apollinare nuovo

La basilique fut construite entre 493 et 526 par le roi ostrogoth Théodoric le Grand, à priori à proximité du palais, pour le culte arien, religion de sa cour et de son peuple. Elle tenait lieu d’église palatine et était alors dédiée au Sauveur.

Après la reconquête de l’Italie et de Ravenne par l’Empire romain d’Orient, en 540, les autorités impériales attribuèrent la basilique à l’orthodoxie chrétienne, et les autres édifices précédemment liés aux Goths et à l’arianisme furent eux aussi reconvertis.

De ce point de vue, la basilique est emblématique, puisque le bandeau continu situé au-dessus des arcs de la nef présentait, sur toute sa longueur, un immense cycle de mosaïques illustrant les thèmes propres à l’arianisme. L’évêque Agnellus ordonna donc leur destruction partielle et une redécoration radicale, dans laquelle ne furent conservés que les ordres les plus hauts, représentant la Vie du Christ, les saints et les prophètes. Dans la partie basse, la plus visible pour l’observateur, il ne reste origine que deux vues du port de Classis et du Palatium de Théodoric. Tous les portraits, représentant probablement le roi ostrogoth et sa cour, ont disparu. Certains éléments du décor originel cependant ne sont pas recouverts, et l’on peut apercevoir des mains supplémentaires et isolées qui appartenaient à la décoration antérieure.

Ravenne

 

Juste à côté on trouve le « palais de Théodoric ». Il se trouve le long de la Via di Roma. Il est traditionnellement appelé Palazzo di Teodorico, mais en réalité, cette façade est ce qui reste d’une série de bâtiments d’époques différentes.Elle cache des ruines visibles sur le côté, et une ou deux mosaïques au sol.

 

Mausolée de Théodoric

Un peu excentré mais accessible à pied, en passant devant les restes de la forteresse Rocca Brancaleone, construite au XVème siècle par les Vénitiens, et transformée en parc. Ouvert seulement les matins, et pas tous les jours, je me contente donc de l’extérieur. C’est le seul tombeau des « rois barbares » qui subsiste. Il fut érigé en l’an 520 à la demande de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths (474-526), fondateur en 493 du royaume ostrogoth d’Italie. 

 

San Giovanni Evangelista

Elle a été construite au cinquième siècle après JC par la princesse impériale romaine Galla Placidia.

Au Moyen Âge, les bénédictins y annexèrent un important monastère. Au 14ème siècle l’église et le monastère ont été rénovés dans le style gothique : le portail en est la plus belle trace. En 1747, l’église fut presque entièrement dépouillée de ses mosaïques ; les seuls restant sont deux fragments du plancher original du 5ème siècle, avec la première utilisation chrétienne enregistrée de croix solaires. D’autres fragments de mosaïque trouvés sous les bombes de la Seconde Guerre Mondiale appartiennent au sol du 13ème siècle et représentent la quatrième croisade.