Madeira – L’île aux fleurs ou Ile au bois ?

Aout 2019, 11 jours sur Madeira, étymologiquement l’île au bois, mais surnommée aussi l’île aux fleurs, la perle de l’Atlantique…

 

Un peu d’Histoire

L’île est un gros caillou qui émerge de l’écorce terrestre lors d’une éruption volcanique il y a environ 10 millions d’années. Peu large (environ 40 km) son relief en est accidenté, ce qui rend difficile la construction et la circulation…

En 1418 le navigateur portugais João Gonçalves Zarco (re)découvre l’archipel et est nommé gouverneur de Madère. La colonisation commence…par un gigantesque incendie, de 5 à 7 ans, qui consumera toute la forêt de l’île, à l’exception de rares zones. Il reste cependant encore aujourd’hui la laurisilve, forêt de laurifères, fille de la forêt d’origine. La canne à sucre venue d’Italie et la vigne de Crète sont alors implantées sur la terre volcanique fertile de Madère.

La forêt Laurifère de Madère est la plus vaste forêt primaire de lauriers survivant à ce jour en Macaronésie (elle n’existe qu’à Madère, aux Açores, aux Canaries et au Cap-Vert). Son origine remonte à l’ère tertiaire.

En 1478 Christophe Colomb débarque à Madère pour des raisons commerciales et épouse la fille du gouverneur de Porto Santo.

Aux XVIe et XVIIe siècles  la culture de la canne à sucre à Madère est mise à rude épreuve par la concurrence brésilienne. Suite à l’union de Charles II d’Angleterre avec la princesse portugaise Catherine de Bragance (1662), Madère passe sous domination anglaise. La vigne devient la culture principale de l’île. Le vin de Madère est le seul vin autorisé par les Anglais à être exporté vers les colonies américaines. C’est à cette époque que les Blandy et autres Leacock instaurent leurs dynasties viticoles. La production chutera au XXème avec une épidémie de phylloxéra.

 

Le climat et le relief déterminent trois zones de végétation

Du niveau de la mer jusqu’à 300 m environ, c’est la zone subtropicale. Sur la côte nord aussi bien que sur la côte sud, on cultive la canne à sucre, la banane et quelques légumes. Les figuiers de Barbarie envahissent les zones non irriguées de la côte sud.

Au-delà et jusqu’à 750 m se situe la zone tempérée chaude, de climat méditerranéen. C’est le domaine de la vigne, des céréales (maïs, blé, avoine). Les fruits sont variés : fruits des pays européens comme les oranges, poires, pommes, prunes, et fruits exotiques comme les goyaves, les avocats, les mangues, les anones, les fruits de la passion.

Au-dessus de 750 m, on trouve la zone tempérée froide, avec des pentes boisées de pins, de bruyères, d’acacias-mimosas et de lauriers arborescents. Puis, sur les cimes, des pâturages et des fougères.

Il pleut plus au nord qu’au sud, et plus au hauteur qu’au niveau de la mer. Pour compenser le déficit d’eau du sud, les Madériens ont creusés des levadas, canaux chargés de conduire l’eau, en pente douce, jusqu’aux zones cultivées.

 

Funchal

Funchal vient du mot funcho qui signifie fenouil en Portugais. En effet du fenouil sauvage poussait abondamment à l’emplacement de la ville actuelle. Elle a été fondée en 1421. Il reste quelques traces d’un vieux fort,mais sinon les premières fortifications ont disparu.

Elle compte un peu plus de 110 000 habitants.

On va y trouver quelques musées, des églises au décor baroque, des parcs, des jardins aménagés (jardin botanique de Monte par exemple), des quintas…. Une quinta désigne à l’origine les vieilles demeures coloniales caractérisées essentiellement par leurs jardins fleuris qui faisaient la fierté de leurs propriétaires. Situées en hauteur, elle permettaient de se mettre au frais, mais surtout de voir arriver les bateaux.

Les Carreiros : autrefois le moyen de descendre entre Monte et Funchal le plus rapide, pour les bourgeois et les nobles. Maintenant que la route est bitumée et non plus pavée, cela glisse beaucoup moins. Il faut aussi se méfier des voitures…. Au total 2 km de descente à 48km/h….

 

Camara de Lobos

Le nom de la ville signifie la « baie des phoques moines » (lobos = « loups » de mer). On trouve dans son port des petits bateaux de pêche traditionnels.

Le truc flippant : la petite rue à double sens de circulation… typique des ruelles de Madère !

Une des plus hautes falaises d’Europe, le Cap Girão, se trouve à proximité.Il a été aménagé d’une plateforme transparente qui permet de dominer les cultures en terrasse, les poios, typiques de l’île.

 

 

Jardim do Mar

Petits village coincé entre mer et falaise, typique des villages anciens avec ses ruelles tortueuses et piétonnes, il domine l’océan afin de se protéger des tempêtes. Un havre de calme et de luxe…

 

Santana

La ville est une des plus grande de Madère. Etendue, elle ne dispose pas réellement d’un centre ville. On y trouve encore des petites maisons typiques, les Palheiros, préservées pour le tourisme. À l’origine, ces maisons se composaient d’un rez-de-chaussée, celui-ci était généralement une zone habitable divisée en deux pièces. Le grenier servait généralement pour conserver les produits agricoles. Le chaume des toits doit être retiré et remplacé tous les quatre ans. Elles font environ 5m de large pour 7 de long. Actuellement dans la campagne les anciennes maisons, au toit couvert de tôles, servent de grande, ou d’étable.

 

Porto Moniz et Seixal

Les deux villes de la côte nord/nord-ouest sont placées sur de petits éperons rocheux, entre falaise et océan. On y trouve des poios, les cultures en terrasses, dont le raisin cultivé en hauteur, et un accès à la mer. Via des piscines naturelles à Porto Moniz (bassins rocheux plus ou moins fermés par du béton, et remplis par l’océan) ou une belle plage de sable noir à Seixal.

Cascade du voile de la mariée, un peu avant Seixal en arrivant de Sao Vicente

 

Les randos

Le must have de Madère.

Sans faire des trucs de dingue (il existe des randos de 11 km aller simple, avec du beau dénivelé), il y a de quoi jouer un peu. Un gros bémol, la plupart sont des cul de sac, ou à tout le moins des allers simples. Au choix, les faire dans le cadre d’une excursion, pour avoir un bus à l’arrivée (ou croiser les doigts pour avoir un taxi) ou bien faire l’aller-retour, ce qui double la distance et le temps de trajets donnés par les guides papiers !!!

Les balades le long des levadas suivent les pentes douces de ces dernières. Si elles semblent faciles, elles passent par des tunnels creusés dans la montagne, dont certains sont parfois très longs, ou très bas, ou très étroits, voire une combinaison de ces adjectifs…

vereda das 25 fuentes

vereda dos Balcoes

levada da faja do Rodrigues

levada do Caldeirao verde

Au cœur de l’île les sommets sont accessibles. La rando qui passe par les trois sommets demande un peu d’engagement, mais offre des spectacles époustouflants. Le dénivelé se passe via des marches, c’est un peu « casse pattes » mais indispensable compte-tenu de l’a pic.

 Vereda do Arieiro

 

La pointe sud-est offre une rando étonnante, au milieu d’un paysage dont l’aridité tranche avec le reste, verdoyant, luxuriant, de l’île.

Sao Lourençao